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Accessibilité : connaître les trois niveaux d’accessibilité pour votre site web

La norme internationale WCAG distingue trois niveaux de conformité : A, AA et AAA. Chaque niveau impose des exigences précises, du strict minimum légal à une accessibilité optimale rarement atteinte dans la pratique. La législation française, via le RGAA, impose le niveau AA pour les sites publics et certains acteurs privés.

Des outils d’évaluation automatisés existent, mais leur usage isolé ne garantit pas la conformité. La vérification manuelle demeure incontournable pour couvrir l’ensemble des critères, notamment ceux liés à l’expérience utilisateur. Les ressources officielles recensent régulièrement les critères à jour et les méthodes recommandées.

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Pourquoi l’accessibilité web est devenue incontournable

Impossible aujourd’hui de considérer l’accessibilité web comme un simple détail technique ou une option. Elle s’impose comme un pilier du design inclusif, réclamée par la réalité des chiffres : près d’une personne sur sept dans le monde vit avec un handicap, selon l’OMS. Derrière cette donnée, une évidence : négliger l’accessibilité numérique revient à priver des millions de citoyens d’information et de services essentiels en ligne.

À cette nécessité humaine s’ajoute la pression réglementaire. En France, les amendes peuvent grimper jusqu’à 20 000 euros par an pour non-respect des règles. Si le RGAA concerne d’abord les sites publics, la tendance gagne le secteur privé, portée par la directive européenne. Plus qu’une question de conformité, l’accessibilité numérique devient un choix de réputation. Un site accessible inspire confiance, élargit son audience, affirme la crédibilité de l’organisation.

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Ce n’est pas une affaire réservée aux personnes en situation de handicap : toute la population profite d’un web plus accessible. Une navigation simplifiée, des contrastes lisibles, des alternatives textuelles ou vocales : ces principes facilitent la vie des seniors, des personnes temporairement empêchées, et, au fond, de chaque internaute.

Intégrer l’accessibilité dès la conception, c’est miser sur la performance à long terme. Les moteurs de recherche valorisent les sites respectant les standards, ce qui dope le SEO et la visibilité. Pour progresser, il s’agit de croiser exigences légales et bonnes pratiques d’accessibilité web, un investissement qui paie sur tous les plans.

Quels sont les trois niveaux d’accessibilité : A, AA et AAA ?

Les WCAG (Web Content Accessibility Guidelines) organisent l’accessibilité web autour de trois paliers. Chaque niveau balise le chemin, guidant équipes techniques et porteurs de projet sur les attentes à respecter. Voici ce que recouvrent ces trois niveaux :

  • Niveau A : ce premier seuil rassemble les exigences minimales. Il vise à supprimer les principaux obstacles d’accès. Un site conforme au niveau A ne présente pas de contenus sans alternative textuelle ou d’éléments inaccessibles au clavier.

  • Niveau AA : il constitue la référence pour la plupart des structures. Ce niveau complète les exigences de base par des critères comme le contraste texte/fond amélioré ou la clarté des titres. Les lois françaises et européennes imposent ce niveau pour les sites publics.

  • Niveau AAA : ici, on vise l’accessibilité maximale. Ce niveau exige, par exemple, des sous-titres pour chaque contenu vidéo en direct ou la traduction en langue des signes. Peu de sites atteignent ce palier sur l’ensemble de leurs pages.

Les critères de succès des WCAG, répartis sur ces trois niveaux, couvrent toutes les dimensions de l’accessibilité : navigation, compréhension, adaptabilité, robustesse technique. Le choix du niveau dépend du contexte, des objectifs et du public visé. Les sites publics doivent s’aligner sur le niveau AA via le RGAA, tandis que le secteur privé ajuste souvent ses ambitions en fonction de ses ressources et de sa stratégie d’audience.

Comprendre la conformité : différences et complémentarités entre WCAG et RGAA

Les WCAG, élaborées par le W3C, constituent la base internationale de l’accessibilité web. Quatre principes moteurs, perceptible, utilisable, compréhensible, robuste, structurent ces recommandations, régulièrement mises à jour pour suivre les évolutions technologiques et les usages. Les versions 2.0 et 2.1 des WCAG élargissent le spectre d’intervention, allant de la navigation au clavier jusqu’aux contenus restitués par des technologies d’assistance.

En France, le Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) traduit ces standards pour les inscrire dans le droit local. Directement inspiré des WCAG, le RGAA propose des critères détaillés, opérationnels pour les équipes web, et impose leur respect à tout site public. Chaque point RGAA précise les tests à réaliser, les exceptions prévues, les cas particuliers, pour une application homogène de la directive européenne 2016/2102 et de la loi pour une République numérique.

La complémentarité s’exprime ici : les normes EN 301 549 adoptent la structure des WCAG 2.1 niveau AA, harmonisant les exigences européennes et internationales. Tandis que les WCAG posent le cadre global, le RGAA affine et contextualise la mise en œuvre pour le territoire français. Viser la conformité RGAA, c’est donc conjuguer rigueur réglementaire et qualité technique, dans le sillage du W3C.

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Ressources et outils pratiques pour évaluer l’accessibilité de votre site

Pour vérifier l’accessibilité d’un site web, il faut croiser plusieurs méthodes, alliant outils automatisés et tests humains. Certains services, comme Google Lighthouse ou WAVE, analysent rapidement les erreurs les plus fréquentes : contrastes trop faibles, balises alt absentes, mauvaise hiérarchisation des titres. Disponibles en ligne ou intégrés au navigateur, ils offrent une première vision, mais leur diagnostic reste partiel. Les tests automatisés n’identifient qu’environ 30 à 50 % des vrais problèmes.

Pour pousser l’audit plus loin, des solutions telles que Axe DevTools, AChecker, ou SiteImprove affinent l’analyse, en couvrant des critères WCAG et RGAA poussés, de la navigation clavier à la cohérence des alternatives. Des extensions comme Headings Map ou Color Contrast Analyzer facilitent le contrôle de la structure et du contraste, deux enjeux phares du design inclusif.

L’expérimentation humaine, elle, reste irremplaçable. Des tests utilisateurs réalisés avec des personnes en situation de handicap livrent la réalité du terrain. Pour ausculter l’accessibilité numérique, il faut manipuler les lecteurs d’écran, NVDA, JAWS, VoiceOver, TalkBack ou Orca selon les systèmes. On vérifie la restitution des textes, la logique des titres, la navigation par tabulation. Des outils de synthèse vocale, à l’image de ReadSpeaker utilisé sur Service-public.fr, garantissent une accessibilité de niveau AA.

Voici les principales approches à combiner pour une évaluation complète :

  • Tests automatisés : ils offrent rapidité d’exécution, mais ne détectent qu’une partie des obstacles
  • Tests manuels : ils assurent une compréhension fine, absolument nécessaires pour traquer les problèmes subtils
  • Tests utilisateurs : ils donnent la parole à l’expérience vécue, validant concrètement l’ergonomie

En croisant ces méthodes, le diagnostic devient précis et les corrections ciblent réellement ce qui bloque l’accès aux contenus. L’accessibilité web, loin d’être figée, se construit dans cette dynamique d’ajustement permanent, pour un internet qui n’exclut personne.